Le double cursus m’a convaincu de m’inscrire en médecine. Au lycée, j’étais tiraillé entre mon envie de me lancer dans un cursus médical et mon attrait pour la recherche et les sciences fondamentales, que j’avais peur de voir disparaître dans ce parcours. Dès la deuxième année de médecine, le double cursus médecine-sciences nous offrait chaque semaine des cours dans des domaines scientifiques très variés, qui nous ont fait découvrir un point de vue complètement nouveau sur la médecine, sa constante évolution et son interaction de plus en plus étroite avec la recherche scientifique.
Très tôt dans mon parcours, je me suis intéressé aux neurosciences computationnelles et plus généralement à la modélisation biophysique et mathématique, appliquée à la médecine. Dans ce cadre, en fin de deuxième année, j’ai réalisé un stage au Laboratoire de Physique de l’ENS, sur le développement d’un modèle dynamique des neurones de l’olive bulbaire inférieure dans le but d’étudier son rôle dans la correction d’erreur des mouvements. Cela m’a permis en l’espace de trois mois de simultanément initier et fortement affûter mes compétences en analyse mathématique, programmation et simulations numériques.
En fin de troisième année, j’ai poursuivi avec un stage au Département de Biologie Computationnelle de l’Institut Pasteur, durant lequel j’ai travaillé sur la génération automatique de modèles quantitatifs de la synthèse protéique. L’expérience que j’avais acquise jusque-là m’avait offert énormément d’autonomie sur ce projet, ainsi mes maîtres de stage me permettaient souvent d’orienter la direction à prendre.
J’ai par la suite démarré mon Master 2 Cell Physics à Strasbourg, Master transdisciplinaire regroupant des étudiants en école d’ingénieur, physique, biologie et médecine ! Les cours, TD et TP, autant que les nombreux échanges entre étudiants nous ont tous permis de développer et consolider nos compétences dans toutes ces disciplines, ainsi qu’en écriture et analyse de textes scientifiques. J’ai effectué mon stage de M2 à l’Inria, à Strasbourg. Stage, dans lequel j’ai travaillé sur la modélisation mathématique de l’origine des oscillations du cortex cérébral, aboutissant à mes premières publications.
J’ai poursuivi par une thèse dans la même équipe, dans laquelle j’ai mis à profit mes travaux précédents, pour développer une méthode optimale de neurostimulation en boucle fermée pour le traitement des maladies mentales. Cette thèse fut extrêmement enrichissante et m’a plongé dans un nouvel univers très différent de ce que j’avais connu jusqu’ici. Mes collègues travaillaient tous sur des sujets allant de la robotique médicale à la réalité augmentée pour l’assistance à la chirurgie. En fin de thèse, j’ai pu implémenter mon algorithme dans un microcontrôleur et effectuer les premiers tests in vivo en collaboration avec le Laboratoire de Neurosciences Cellulaires et Intégratives de Strasbourg.
De retour en quatrième année de médecine, accompagné de l’expérience, du recul et des compétences que j’ai pu développer, j’ai repris les cours et réalisé mes premiers stages d’externat. J’ai immédiatement été frappé par la complémentarité entre les problématiques rencontrées en médecine et les projets de recherche auxquels j’ai participé ou été exposé ces dernières années.